humaine, en réalité ne serait pas un homme mais seulement une vision immatérielle, car, d’après saint Cyrille d’Alexandrie, « le fils de la perdition, régnant dans les ténèbres et nommé Antéchrist, n’est pas autre que Satan lui-même, le grand Serpent, l’ange Veliard, le prince de ce monde ».
Thomas Schweinitz secoua la tête :
— Vous vous trompez, fra Martino. Jean Chrysostome dit très nettement : « Quel est celui-ci ? N’est-ce pas Satan ? Non. Mais un homme qui a pris toute sa puissance, car il porte en lui deux substances, l’une diabolique, l’autre humaine. » Cependant ni le pape ni César ne peuvent être l’Antéchrist : celui-ci doit être fils de vierge…
Et Schweinitz cita un passage du livre d’Hippolyte : De la fin du monde.
Et les paroles d’Ephraëm Syrus : « Le diable couvrira d’ombre la vierge et le serpent lubrique pénètrera en elle, et elle concevra et elle enfantera. »
— Mais qui donc le croira ? s’écria fra Martino. Je suppose, fra Thomas, qu’il ne trompera même pas les enfants à la mamelle.
Schweinitz secoua de nouveau la tête :
— Beaucoup le croiront, fra Martino, et se laisseront tenter par le masque de la sainteté, car il tuera son corps, observera la pureté, il ne se souillera pas avec les femmes, ne goûtera pas à la viande et sera plein de pitié et de miséricorde, non seulement pour les hommes, mais pour toutes les bêtes, pour tout ce qui vit. Et comme la perdrix des bois, il appellera la