sur l’oreiller, mais gai et ami du plaisir en public. Un homme riche qui ne rend point les dîners qu’on lui donne, qui n’a jamais la main à la poche en passant auprès d’un mendiant et qui part pour la campagne la veille du 1er janvier, appellera cela de l’ostentation. S’il arrive au salon quelques minutes après le souper, qu’il remarque sur la table d’agate une assiette encore chaude, des écorces d’orange par terre et la fourchette oubliée sur le bras du fauteuil, il s’en ira bien vite en rire avec le premier venu ; lui qui n’est qu’un ladre et qui échappe au ridicule, il n’échappe pas au mépris, car il n’est pas déshonorant de n’avoir point de fortune, tandis que l’avarice est une honte.
Afin que le plaisir de faire danser ne soit pas le privilège d’un petit nombre de gens riches, la noblesse napolitaine a formé une société sous le titre d’académie, qui donne des fêtes dans un fort beau local attenant aux bâtiments du théâtre San-Carlo. L’honneur d’être compté parmi les fondateurs n’est pas à la portée de tout le monde. Il faut des quartiers de noblesse et on regarde même aux alliances. Le commerce et la banque sont exclus et reçoivent chez eux. Les étrangers sont invités sur une simple demande. Chaque lundi soir il y a grand bal et la famille royale y vient. Comme ces fêtes sont très brillantes et très recherchées, les Napolitains satisfont ainsi en commun leur goût pour la magnificence. Les autres jours de la semaine, des réunions particulières vous permettent de retrouver sans cesse les mêmes personnes ; et comme la bonne compagnie n’est pas assez nombreuse pour se diviser, il en résulte une intimité prompte et des relations suivies. Le monde de Naples ressembla