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Page:De N⋆⋆⋆⋆ - La Chouette, 1839.djvu/30

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Pour sûr il a commerce avec tous les sorciers,
Il ne s’aperçoit pas qu’il brûle ses souliers.
Je n’ose l’avertir. — Garde-t’en bien, ma chère,
Si tu faisais cela, tu romprais le mystère,
Sous le lit la chouette irait droit se cacher,
Et là ce n’est pas moi qui viendrais l’y chercher ;
Ne dis rien à ton père, il faut nous en défendre,
Tu le connais, bien sûr il ferait de l’esclandre ;
Mais très-heureusement il ne nous entend point,
Car le voilà là-bas qui ronfle dans un coin.
Tout-à-coup le curé se leva. Je vous laisse,
Je dois être chez moi pour l’heure de la messe.
Il est grand temps, dit-il, déjà le jour a lui.
Il sortit emportant la chouette avec lui.
Quand il tourna le dos un grand éclat de rire
Partit. C’était du fait du plus jeune garçon,
Son père s’éveillant, s’approcha sans rien dire,
Et vous le souffleta de la bonne façon ;
Là, dit-il en pleurant, mais qu’y a-t-il, mon père ?
De rire du curé je n’ai pu m’empêcher
En pensant que tantôt vous étiez à prêcher
Comme lui. Je n’ai fait pis que je n’ai vu faire.
— Ma fille, éclaire donc monsieur notre curé !
Que dites-vous, maman ? plus souvent que j’irai,
Il est dans l’escalier avecque la chouette,
Écoutez donc, j’ai peur ! — Tu as raison, fillette.