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Page:De Navarrete - Relations des quatre voyages entrepris par Christophe Colomb, Tome 2.djvu/80

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ment la peuplade ; je verrai le Roi, et je parlerai à ce souverain, qui, d’après le témoignage de ces Indiens, tient sous sa domination toutes les îles voisines, porte des vêtemens, et est tout couvert d’or. Néanmoins je n’ajoute pas grande foi à leur dire, tant parce que je ne les comprends pas bien, que parce que je vois qu’ils a ont si peu d’or dans leur pays, que pour peu que ce Roi en porte, il leur paraît que c’est beaucoup. Ce cap, que j’appelle cabo Fermoso, est, autant que je puis croire, une île a séparée de Saometo, et je pense même qu’il y en a entre elles une autre petite. Mais mon dessein n’est pas de visiter ces pays si en détail, parce que je n’y réussirais pas en cinquante ans, et que je veux, au contraire, voir et découvrir, le plus que je pourrai, des pays nouveaux, et être de retour auprès de Vos Altesses au mois d’avril, s’il plaît à notre Seigneur. Il est vrai que, quand j’aurai trouvé des lieux où il y aura de l’or et des épices en quantité, je m’arrêterai jusqu’à ce que j’en aie fait la plus forte provision possible, et c’est pour ces raisons que le seul but de mes courses est la recherche de ces productions.