Page:De Paban - Histoire des fantômes et des démons, 1819.djvu/154

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que je vivrais, si elle parvenait à me sauver la vie, et à me remettre en liberté. « En ce cas reprit-elle, je me retire ; tranquillise-toi ; ne t’épouvante de rien ; et laisse-moi faire. À minuit, tes fers seront brisés, et bientôt après, tu seras en lieu si sûr, que tes ennemis, tout nombreux, tout puissans, et tout acharnés qu’ils soient, ne pourront plus rien contre toi. »

Je le confesse, cette créature infernale, cette sorcière qu’en toute autre circonstance je n’aurais point entendue sans frissonner d’horreur, me parut en ce moment un ange envoyé du ciel, pour me sauver miraculeusement ; et je poussai l’égarement jusqu’à en remercier Dieu ; mais à cet instant de consolation, succédèrent les heures les plus cruelles de ma malheureuse vie, ces heures si terribles et si longues, qu’il me fallut passer, en