Page:De Paban - Histoire des fantômes et des démons, 1819.djvu/199

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le caprice du premier venu, un Albanais, qui se trouvait là, s’avisa de dire, d’un ton de docteur, qu’il était fort ridicule, en pareils cas, de se servir des épées des chrétiens. « Ne voyez-vous pas, pauvres gens, disait-il, que la garde de ces épées faisant une croix avec la poignée, empêche le diable de sortir de ce corps ? Que ne vous servez-vous plutôt des sabres des Turcs ? »

L’avis de cet habile homme ne servit de rien ; le broucolaque ne parut pas plus traitable, et on ne savait plus à quel saint se vouer, lorsque tout d’une voix, comme si l’on s’était donné le mot, on se mit à crier, par toute la ville, qu’il fallait, brûler le broucolaque tout entier ; qu’après cela ils défiaient le diable de revenir s’y nicher ; qu’il valait mieux recourir à cette extrémité, que de laisser déserter l’île. En effet, il y avait déjà des familles