Page:De Paban - Histoire des fantômes et des démons, 1819.djvu/30

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s’y insinua tout doucement, la tête la première. On l’en retira, au bout de treize secondes ; il était déjà mort et noyé…

La justice, indignée, prit connaissance de l’affaire. Elle s’empara du corps de Lucas, qui, très-heureusement pour lui, n’avait plus d’âme ; elle le fit pendre par les pieds. On rasa la ferme ; le terrain fut mis à l’encan. Celui qui l’acheta s’en trouva mal, et ne put jamais habiter le corps-de-logis qu’il avait fait bâtir à la place ; car tous les ans, dans le temps des vendanges ; quelquefois plus tard, il s’y faisait toujours un changement affreux. La nuit venait, le corps-de-logis sautait sur ses fondemens, le toit semblait danser, les murs paraissaient rouges de sang ou de vin. Il se faisait dans l’intérieur un horrible charivari ; on croyait entendre le cliquetis des assiettes, le choc des brocs, les gémis-