Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/113

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CHAPITRE X

chasse à la lionne


— Pas bouger, beau blanc ! cria Sagababa. Lionne arrive venger mari.

Philéas, furieux. — Hein ? encore ? sac à papier ! quel fichu pays… et moi qui l’admirais ! j’aime mieux les puces, décidément ; elles ont beau dévorer, on vit tout de même… brrrou ! (Il frissonne.) Comme elle rugit, cette sale bête ! quels poumons ! Dieu ! qu’elle est grosse… Holà ! elle me voit, elle va sauter contre le rocher. Que faire, grand Dieu ? Si je r’avais ma cage, ma bonne cage ! un couteau, au moins ! un cou… Oh ! sauvé, je suis sauvé !

L’ingénieux Saindoux tira alors avec bonheur de sa carnassière une énorme bouteille pleine d’alcali volatil.

— C’était contre les serpents, continua-t-il en examinant sa bouteille, mais ça fera très bien contre les lions, évidemment…

Sagababa, criant. — Quoi tu vas faire, beau blanc ?

Philéas. — Tu vas voir ça, moricaud ! (La lionne rugit.) Tu veux du bonbon, gourmande ? patience ! Pour ça, il faut sauter et ouvrir la gueule. Plus fort