Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/146

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tu tournes à l’assassin, à présent ? Tu nous faisais manger un orphelin… détestable, pour un simple dindon ! tu mériterais…

POLYPHÈME, s’interposant. — Allons, allons, Saindoux ; tenez-lui compte de son bon mouvement, de son repentir…

PHILÉAS, grognant. — Il est joli, son bon mouvement ! M’étrangler mon adoptif au moment où je m’y attachais.

POLYPHÈME. — Il était bien mauvais, pourtant ! Et notre hôte n’est pas fâché de cette explication qui rend l’honneur à ses volailles.

L’hôte, rassuré, répondit majestueusement qu’il n’en voulait à personne. Philéas pardonna au petit nègre, qui faillit le faire tomber, dans les effusions de sa joie reconnaissante, et chacun se retira pour réparer les fatigues de la journée et rêver aux voyages encore à faire.