Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/202

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— Mon cher, répondit Saindoux en mettant les pouces dans les entournures de son gilet, ma recette est simple comme bonjour ; allez en Lithuanie, armez-vous d’une lance empoisonnée et piquez dans le tas. Voilà !

SAGABABA, criant. — Monter dans gros arbre. Être à l’abri de grandes dents et faire manger chevaux sans faire manger négrillon, voilà !

Les rires des chasseurs saluèrent la fin de cette explication faite d’une voix perçante. Elle diminuait singulièrement les mérites guerriers de Philéas. Ce dernier, tout en se mordant les lèvres, ordonna à son petit nègre de venir le rejoindre et l’on procéda à l’enlèvement et au chargement des nombreux cadavres qui jonchaient le sol.

Ce fut en vrai triomphateur que Saindoux revint avec ses amis. Chacun s’empressa de venir admirer les trophées du gros Normand et lui faire raconter ses exploits.

On riait de son idée originale. On regrettait de n’en avoir pas fait autant. Enfin, après un banquet suivi d’un punch général, chacun alla se reposer des émotions de la chasse en félicitant le héros de ce jour. Celui-ci ne voulut pas se coucher avant d’avoir écrit à ses amis de France son nouvel et intéressant exploit.