Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/271

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dé sallé à l’étranger, quand jé pouvais retourner promptément en Francé !

Le Marseillais tira majestueusement trois billets de cent francs de sa poche et les mit dans la main du Bordelais ébahi…

— Ze n’aurai pas le démenti de mon affirmation médicale ! lui dit-il. Voilà ce que valait votre sinze scientifique. Avec cela, vous retournerez facilement sez vous.

— Bravé hommé dé médécin ! soupira le Bordelais ravi. Et moi qui en disais du mal !

— Oui ! j’en sais quelque chose, gémit Philéas en se frottant les côtes. Pristi ! Je suis en compote ! quels poings il a, ce méridional !

Le Bordelais se confondit en excuses, tandis que Polyphème se faisait expliquer ce qui venait de se passer. Il riait tout bas, tout en aidant Sagababa à mettre de l’huile adoucissante sur le dos de Philéas. Pendant ce temps, Crakmort contemplait Saindoux avec extase…

— C’est magnifique ! murmurait-il, quelle teinte scientifique… comme c’est nuancé ! voilà un cas à étudier, à suivre de près… Ser cousin, quel malheur de n’avoir pas gardé les premiers ! Ah ! ce Narcisse, quelle perte il a fait faire à la science !

— Voyons, ne vous désolez pas, dit Polyphème que l’enthousiasme du Marseillais amusait beaucoup. J’en avais gardé une mèche, moi, de ces fameux cheveux. Les voulez-vous ?

Le docteur faillit sauter au cou de Polyphème ; il lui serra la main avec un vrai transport de joie.

— Si ze les veux ! répondit-il. Ah ! ser zeune