Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/284

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Barnum quelconque qui essayait de nous chiper Sagababa. Je l’ai envoyé promener.

PHILÉAS, mécontent. — Comment ? nous chipper Sagababa ? En voilà, une idée ! Qu’il y vienne, ce saltimbanque… Tu ne veux pas nous quitter, hein ! mon garçon ?

Sagababa, sans répondre, fit une hideuse grimace dans la direction de l’Anglais.

POLYPHÈME, riant. — Pas mal ! à présent, il s’agit de nous préparer à partir demain, messieurs. À l’œuvre ! Que tout soit prêt… Songez que nous allons droit en Sibérie ! c’est un rude et sérieux voyage, celui-là.

CRAKMORT. — Ne craignez rien, je serai ésact, moi. Avant d’entrer sez vous, cousin, venez donc un instant dans ma sambre afin que z’examine un peu votre sère tête au microscope, pendant une petite heure. Ze ne demande que cela.

Philéas le suivit en rechignant, poussé par Polyphème qui riait de sa mine renfrognée, et les deux domestiques, restés seuls, se mirent à faire leurs préparatifs de voyage.

Ils s’en occupaient depuis quelques minutes lorsqu’on frappa à la porte. Narcisse alla ouvrir… À peine avait-il tiré le battant qu’un homme s’élança dans la chambre, le renversa d’un coup de poing, jeta un manteau sur le petit nègre, l’en enveloppa de la tête aux pieds, le saisit entre ses bras et disparut en un clin d’œil.

Narcisse, étendu par terre, criait de toute la force de ses poumons.

— Veux-tu te taire, imbécile ! dit le docteur en