Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/56

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et leurs parents entrèrent chez Philéas pour y attendre leur voiture.

Philéas congédia ses autres invités, mais il ne put parvenir à faire entendre raison à son orchestre ; les musiciens, avec la ténacité des ivrognes, soutenaient que la fête n’était pas finie et, malgré les protestations de Philéas ahuri, ils commencèrent un morceau plus burlesque que les autres.

Philéas, désespérant de les faire partir, se sauva, rejoignant M. de Marsy qui riait aux larmes, avec sa famille, de cette discussion comique.

… Mais au milieu du morceau, la grosse caisse s’arrêta.

Poussard. — Ah ! ma foi ! je suis fatigué de tout ce tapage-là ! Je file ; bonsoir, la compagnie.

Et en disant cela, il se dirigea vers le bois.

Philéas, de sa fenêtre. — Pas par là, pas par là ! vous allez vous égarer dans la forêt, si vous prenez ce chemin-là, Poussard !

— Pas de danger, M’sieu… heu ! m’sieu Saindoux ! Ça me connaît, les bois. Je m’en tirerai très bien, vous… vous verrez. (Il disparaît.)

La flûte avait écouté cette conversation d’un air pensif.

— Je fais comme Poussard, se mit à dire Crapotin. J’ai assez de musique, à cette heure !

Et il se dirigea aussi vers le bois, mais du côté opposé à celui que Poussard avait pris.

Philéas. — Allons, bon ! encore un qui perd la boule ! Ohé ! Crapotin, vous vous en allez du mauvais côté. Vous aurez du désagrément d’aller par là !

Crapotin. — Mon cher Saindoux… (Il trébuche.)