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CHAPITRE VII

BON VOYAGE, CHER DUMOLLET !


Phout !… Phout !… Phout ! Phou… ou… ou… ou… t !…

— Bravo, la locomotive ! s’écria gaiement Philéas ; elle file comme un charme ! Allons, nous voilà partis pour Blidah, illustre Polyphème… Un temps de chemin de fer et nous y serons !

Polyphème, souriant. — Pas tout à fait, mon cher ; il y a la mer à traverser, en outre.

Philéas, dédaigneusement. — Oh ! oh ! cette mer-là, ce n’est pas grand’chose.

Polyphème. — Comment, pas grand’chose ; mais deux jours de bateau sont déjà gentils !

Philéas, incrédule. — Laissez donc ! c’est les marins feignants qui veulent faire accroire qu’il faut tout ce temps-là ; mais ils ne m’attraperont pas comme ça ! et je vous les ferai marcher si rondement qu’en deux heures nous serons rendus à Alger.

Polyphème, riant. — Tiens ! au fait ! vous me donnez une idée excellente, délicieuse !… Oui, mon ami, vous irez en deux heures (il lui serre la main),