Page:De Potter — La Logique, 1866.pdf/10

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ferme, ne lui sera-t-il pas de la plus parfaite inutilité ? Disons mieux, ne formera-t-il pas entre ses mains un instrument plein de dangers ?

Il n’est personne qui ne réponde affirmativement à cette question.

2. Il y a eu de par le monde, et il y a encore des philosophes, des économistes, des socialistes de la façon de ce pharmacien. De même que celui-ci oubliait ses étiquettes ou les plaçait mal, ceux-là ne définissent point ou définissent mal leurs expressions. Or, quel moyen de raisonner juste avec des mots dont la signification n’est rigoureusement déterminée ? Aussi, comme le pharmacien empoisonnait ses clients, les philosophes empoisonnent leurs lecteurs, avec cette aggravation que l’empoisonnement des lecteurs se propage à la société tout entière.

3. Nous voulons mettre le monde en garde contre cet empoisonnement social en lui montrant d’abord qu’il y a la plus grande analogie entre la tête d’un de ces philosophes et l’officine mal tenue d’un pharmacien.

Nous voulons ensuite faire comprendre que, pour se servir utilement d’une expression, il faut qu’elle ait une valeur claire et non absurde ; qu’il faut que chaque idée ait une expression qui lui corresponde parfaitement, et que chaque expression ait une valeur propre.