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SECTION III. DE L'HYDROSTATIQUE. 253

de mer ; ce sont les nombres entiers qui approchent le plus des résultats donnés par plusieurs expériences (*).

627. Nous ne parlons pas encore de la densité et des autres jji^ ij. propriétés de l'eau réduite en vapeurs ; lorsqu'elle est parvenue P ë,^. en à cet état, elle sort entièrement de la classe des fluides incom- pressibles, et produit des effets dont la théorie sera traitée en son lieu avec toute l'attention qu'elle mérite.

légèreté de l'air et sur la dilatabilité par la chaleur; ainsi, d'une part, elle modifie immédia- tement sa densité , et devient, sous cet aspect , comme on le verra après , la principale cause des variations barométriques; de l'autre, elle peut faciliter à la chaleur le moyen de raréfier l'air. On voit eii effet , d'après l'expérience du colonel Roy , que la plus grande dilatabilité a été trouvée en Angleterre, où, le baromètre étant plus élevé, l'air se trouve plus comprimé et lient plus d'eau en dissolution qu'à Paris : celle qui en approche le plus résulte de l'expé- rience de M. Monge , faite à Paris : enfin celle de M. de Saussure, faite dans la partie la plus élevée de la France, dilfere plus de celle de M. Monge que cette dernière ne diffère de celle du major Roy; ce qui est conforme à la différence des élévations au-dessus du niveau de la mer.

Ainsi, à la rigueur, la densité de l'air est, comme on l'a dit dans le texte, fonction de trois variables, qui sont la pression, la chaleur et l'humidité; et pour déterminer la loi de cette densité , il faudroit réunir les observations hygrométriques à celles du baromètre et du thermomètre ; mais cette discussion appartient spécialement à la physique et à la çhymie.

L'histoire des premières tentatives faites pour découvrir la pesanteur et les autres propriétés de l'air renferme une des époques les plus intéressantes des progrès de l'esprit humain : il ceroit trop long de la rapporter ici ; mais il faut consulter les OEuvres de Pascal, édition de M. l'abbé Bossut; l'Histoire des mathématiques , de M. de Montucla, part. IV, liv. 5 ; les Reclierches sur les modifications de V atmosphère, de M. de Luc, etc.

Il est intéressant d'ajouter que , long-temps avant les premières découvertes qui ont donné naissance à la saine physique expérimentale , il existoit un manuscrit du docteur Jean Rey, qui vivoit à la fin du quinzième siècle, dans lequel l'auteur soutient que l'air est pesant, qu'il peut se combiner avec les autres corps, augmenter leur poids, etc. On y trouve encore les principes de physique et de chymie dont la découverte a honoré les temps postérieurs. Le ma- nuscrit est déposé à la bibliothèque du Roi , et l'ouvrage a été imprimé à Paris, en 1777, sous le titre d'Essais de Jean Rey, docteur en médecine, etc.

(*) M. Monge évalue (Mém. de Vacad., année 1783) le poids du pied cube d'eau de pluie filtrée , à la température de douze degrés , à 69, 379232

On trouve, dans X Almanach des monnoies de 1785, qu'un pied cube d'eau, distillée à la température de dix degrés , pesé 69, . - t

Une table des pesanteurs spécifiques , faite avec beaucoup de soin , et insérée dans une édition des Récréations mathématiques d'Ozanam , totalement re- fondue, et publiée chezDidot, rue Djuphine , en 1778, porte le poids du pied cube d'eau distillée à 69, 946200

Poids moyen du pied cube d'eau distillée , rapporté à une température ~ moyenne 69, 7663 18

Le rapport de ce poids avec celui de l'air précédemment évalué à o,o85456, est, par

On peut, pour l'eau douce ordinaire , porter le poids du pied cube à 70 livres : la table des pesanteurs spécifiques , insérée à la fin de ce volume , contiendra celles de quelques eaux potables de France.

Le poids de 72 livres, attribué au pied cube d'eau de mer, est également le nombre entier qui