Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/138

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ner en bonnes pensées et en saintes aspirations toutes les idées qui se présentent à nous parmi la grande variété des objets de cette vie mortelle. Malheureux ceux qui par leurs péchés donnent aux créatures un usage contraire à l’intention de leur Créateur ! Bienheureux ceux qui cherchent dans les créatures la gloire du Créateur, et qui font servir ce qu’elles ont de vanité à glorifier la vérité ! Pour moi, dit saint Grégoire de Nazianze, je suis accoutumé à rapporter toutes choses au profit spirituel de mon âme. Je vous conseille encore de lire l’épitaphe de site Paule, composée par s. Jérôme : vous prendrez plaisir à y remarquer toutes les aspirations dont l’usage lui étoit si familier en toutes sortes de rencontres.

Mais observez bien que la grande pratique de la dévotion consiste en cet exercice de la Retraite spirituelle du cœur, et des Oraisons jaculatoires : il est d’une si merveilleuse utilité, qu’il peut suppléer au défaut de toutes les manières de prier ; et qu’au contraire si on les néglige, l’on ne peut presque pas trouver un bon moyen d’en réparer la perte : sans cet exercice, l’on n’est pas capable des devoirs de la vie contemplative, et l’on ne peut que s’acquitter fort mal de ceux de la vie active ; le repos ne seroit qu’oisiveté, et l’action ne seroit qu’un embarras et une dissipation ; c’est pourquoi je vous conjure d’entrer dans cette pratique de tout votre cœur, et de ne la quitter jamais.