Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

A l’égard des personnes engagées dans le mariage, il suffit de leur dire, que dans l’ancienne Loi, c’étoit une chose désagréable à Dieu, que les créanciers exigeassent les jours de Fêtes le paiement de ce qu’on leur devoit, quoique ce ne fût pas déplaire à Dieu, que d’y payer ses dettes, si on les exigeoit : ainsi, dans l’état du mariage, exiger les droits de ce Sacrement le jour de la communion, c’est manquer à une sainte bienséance de Religion, quoique ce ne soit pas pécher grièvement ; mais en rendre ce jour-là les devoirs, si on les exige, c’est se conformer à sa Religion. Il est donc vrai que cette sujétion du mariage ne peut raisonnablement faire interdire la communion à personne, si sa dévotion est animée d’un grand désir d’y participer. Certes, les Chrétiens de la primitive Église communioient tous les jours, quoiqu’ils fussent mariés, et qu’ils usassent de la licence du mariage ; c’est pourquoi j’ai dit que la fréquente communion ne peut être en aucune façon incommode, ni à un père, ni à une femme, ni à un mari, pourvu que la personne qui communie soit discrète et prudente. Pour ce qui est des maladies corporelles, il n’y en a aucune qui soit un légitime empêchement de communier, sinon celle qui provoqueroit à un fréquent vomissement.

Voici donc les règles que je puis vous donner sur la fréquente communion. Pour