Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/171

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cellentes, et non pas les plus apparentes ; les plus solides, et non pas celles qui ont plus de montre et de décoration.

Il est extrêmement utile de s’attacher particulièrement à la pratique d’une vertu, non pas jusqu’à abandonner les autres ; mais pour donner plus de régularité au cœur, plus d’attention à l’esprit, et plus d’uniformité à notre conduite. Une jeune fille d’une beauté exquise, brillante comme le soleil, magnifiquement parée, et couronnée de branches d’oliviers, apparut à saint Jean, Évêque d’Alexandrie, et lui dit : je suis la fille aînée du Roi ; si tu peux gagner mon amitié, je te conduirai à son trône, et tu trouveras grâce en sa présence, Le saint Prélat connut que Dieu lui recommandoit la miséricorde envers les pauvres, et il s’y attacha avec tant de zèle et de libéralité, qu’il mérita le nom de Jean l’aumônier.

Un homme d’Alexandrie, nommé Euloge, désirant de faire quelque chose de grand pour l’amour de Dieu, et n’ayant pas assez de forces, ni pour embrasser la vie solitaire, ni pour vivre en communauté sous l’obéissance d’un Supérieur, prit chez lui un pauvre tout couvert de lèpre, pour pratiquer tout ensemble la charité et la mortification ; mais pour les pratiquer d’une manière plus digne de Dieu, il fit vœu de respecter son malade, de le servir et de le traiter en toutes choses comme un valet feroit à son maître. Or, dans la