Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/173

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tiquer la douceur et la condescendance, Ainsi, entre les serviteurs de Dieu, les uns s’appliquent à servir les malades, les autres à soulager les pauvres, les autres à apprendre la Doctrine chrétienne aux petits enfans, les autres à ramasser les âmes perdues et égarées, les autres à parer les Églises et à orner les Autels, et les autres à procurer la paix et la concorde entre les fidèles : ils imitent l’art des brodeurs, qui figurent sur un certain fond avec la soie, l’or et l’argent, toutes sortes de fleurs, dont l’agréable variété ne fait rien perdre du dessin et de l’ordonnance de l’ouvrage ; car ces âmes pieuses ayant entrepris l’exercice d’une vertu particulière, elles s’en servent comme d’un fonds qui leur est propre, et sur lequel, pour ainsi parler, elles mettent en œuvre toutes les autres vertus ; de sorte qu’elles en tiennent leurs actions plus unies et mieux arrangées, les rapportant toutes à une même fin, qui est la pratique de la vertu, qu’elles se sont spécialement proposée : ainsi, chacune se fait aux yeux de Dieu une robe semblable à celle que David donna à la sainte Épouse, et qui étoit d’un drap d’or, relevé d’une riche broderie, admirablement bien diversifiée.

Lorsque nous nous sentons combattus par quelque vice, il faut faire tous nos efforts pour nous appliquer à la vertu qui est contraire, et rapporter la pratique des autres vertus à cette même fin ; c’est nous