sont nullement comparables aux siennes, ni en qualité, ni en quantité ; et que jamais vous n’endurerez rien pour lui, qui approche tant soit peu de ce qu’il a souffert pour vous.
Comparez-vous encore aux Martyrs, et, sans aller si loin, à tant de personnes qui souffrent actuellement plus que vous, et dites, en bénissant Dieu : Hélas ! mes épines me paroissent des roses, et mes douleurs des consolations, quand je me compare à ceux qui, sans secours, sans assistance, sans soulagement, vivent dans une mort continuelle, accablés de douleur et de tristesse.
CHAPITRE IV.
LE Prophète Elisée dit à une pauvre veuve qu’elle empruntat de ses voisins tous les vases qu’elle pourroit, et que le peu d’huile qui lui restoit dans sa maison couleroit toujours, tandis qu’elle en auroit à remplir. Cela nous apprend que Dieu demande des cœurs qui soient bien vides, pour y faire couler la grâce avec l’onction de son esprit ; c’est, Philothée, de notre propre gloire qu’il faut absolument les bien vider.
On dit qu’un certain oiseau, que l’on nomme Cresserelle, a une vertu secrète dans son cri et dans son regard, pour chasser les oiseaux de proie ; et l’on veut que ce soit