chère ; et c’est ce que j’entreprends très-volontiers, soit pour remplir mon devoir, soit parce que j’espère en imprimer l’amour dans mon cœur, en tâchant de le graver dans celui des autres. Et si jamais Dieu trouve en moi cet amoureux désir de la dévotion, il en fera une alliance éternelle avec mon âme.
La belle et chaste Rébecca, abreuvant les chameaux d’Isaac, fut choisie pour être son épouse, et reçut de sa part des pendans d’oreille et des bracelets d’or. C’est justement une figure de mon bonheur ; car je me promets de l’immense bonté de mon Dieu, qu’en conduisant ses chères brebis aux eaux salutaires de la dévotion, il daignera jeter les yeux sur mon âme pour en faire son épouse, qu’il me fera entendre les paroles de son saint amour, et qu’il me donnera la force de les bien pratiquer. Or, c’est en cela que consiste essentiellement la vraie dévotion, que je supplie sa Divine Majesté de vouloir bien me donner, et à tous les enfans de son Église, à laquelle je veux pour jamais soumettre mes écrits, mes actions, mes paroles, mes volontés et mes pensées.
A Anecy, le jour de Ste. Magdeleine, 1608.