Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/270

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doux qu’il ait paru d’abord ; et la fausse amitié se termine à des demandes honteuses ; et en cas de refus, à des dégouts et des ennuis, à des défiances et à des jalousies, à des reproches et à des injures, à des impostures et à des calomnies, qui vont souvent jusqu’à la rage la plus emportée, et jusqu’à la trahison la plus noire ; mais la chaste amitié, semblable en tout temps à elle-même, est toujours également honnête, civile et douce ; et elle ne reconnoît point d’autre changement que celui d’une nouvelle perfection qu’elle donne de jour en jour à l’union des esprits et des cœurs ; image fort vive de la bienheureuse amitié qui règne dans le Ciel.


CHAPITRE XXI.

Avis et remèdes contre les mauvaises Amitiés.


Mais vous me demandez comment l’on peut se précautionner contre ces folles et impures amours : en voici les moyens.

Dès la première atteinte que votre cœur en ressentira, quelque légère qu’elle soit ; tournez-le tout d’un coup de l’autre côté, et avec une secrète, mais très-ferme détestation de cette sensuelle vanité, ayez recours en esprit à la croix du Sauveur ; et prenez sa couronne d’épines pour en faire, comme parle la sainte Écriture, une haie