tement, pour qu’il conserve toute la liberté nécessaire aux obligations plus honnêtes et plus nobles de cette vocation. En vérité, l’on seroit surpris des exemples de l’honnêteté naturelle que le Seigneur a donné aux hommes, en de certains animaux qui serviront un jour à confondre la brutale grossièreté de plusieurs personnes.
Cet avis comprend la parfaite pratique de l’excellence de la doctrine que saint Paul enseigne aux Corinthiens, en ces termes : le temps est court ; que ceux donc qui ont des femmes, vivent comme s’ils n’en avoient pas. Car, selon la pensée de saint Grégoire, vivre dans le mariage, comme si l’on n’y étoit pas, c’est accorder tout ce que cet état a de naturel avec tout le spirituel du Christianisme. Que ceux qui se servent du monde, ajoute saint Paul, s’en servent comme s’ils ne s’en servoient pas. C’est donc à tous de se servir du monde, chacun selon sa vocation ; mais avec un si grand détachement du monde, que l’on puisse conserver pour le service de Dieu autant de liberté et de ferveur, que si l’on ne se servoit pas du monde. En effet, c’est le grand mal de l’homme, dit saint Augustin, que de vouloir jouir des choses dont il doit seulement se servir, et de vouloir seulement se servir de celles dont il doit jouir avec plaisir : cela s’entend de tout ce qui a rapport aux sens et à l’esprit. Ainsi quand l’on pervertit cet ordre, et