Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/377

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qu’il vous arrive, et quelque délectation qu’il vous en revienne, ne vous en troublez point, durant que votre volonté refusera son consentement à l’une et à l’autre, parce qu’enfin Dieu n’en est point offensé. Quand un homme tombe en défaillance, ne donne aucune marque de vie, on lui met la main sur le cœur, et pour peu qu’on lui sente du mouvement, on juge qu’il n’est point mort, et que l’on peut avec quelque liqueur forte et subtile lui faire revenir ses forces. Jugeons ainsi de l’état de l’âme dans les violences des tentations, qui semblent quelquefois épuiser toutes ses forces, considérons si le cœur et la volonté ont encore quelque mouvement de la vie spirituelle, c’est-à-dire, si la volonté refuse son consentement, en rejetant la tentation et la délectation ; car tandis que ce mouvement reste en notre volonté, nous sommes sûrs que la vie de la charité n’y est pas éteinte, et que Jésus-Christ est présent en notre âme, quoiqu’il soit caché ; de sorte que, par l’usage continuel de l’Oraison et des Sacremens, et par la confiance en Dieu, nous pouvons reprendre toutes nos forces, et vivre toujours en Dieu d’une douce et parfaite vie.