Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/41

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sachant les grandes austérités de Catherine de Cordoue, fut touchée d’une sainte émulation, et fort tentée de ne pas croire son Confesseur, qui lui en défendoit l’imitation : cependant elle se soumit, et après cela, Dieu lui dit : ma fille, tu marches par une voie qui est bonne et sure ; tu estimois beaucoup cette pénitence, et moi j’estime davantage ton obéissance. C’est de là qu’elle s’attacha si fort à cette vertu, qu’outre l’obéissance qu’elle devoit à ses supérieurs, elle s’engagea par un vœu particulier à suivre la direction d’un grand homme de bien, et elle en reçut toujours beaucoup d’édification et de consolation : c’est ainsi que devant elle et après elle tant de saintes âmes, pour se tenir mieux dans la dépendance de Dieu, ont assujéti leur volonté à celle de ses serviteurs. C’est cette humble sujétion, dont sainte Catherine de Sienne fait l’éloge dans ses Dialogues : ce fut la pratique de la dévote Princesse sainte Elisabeth, qui se soumit avec une parfaite obéissance à la conduite du savant Conrad ; et voici le conseil que saint Louis donna à son fils, avant de mourir : Confessez-vous souvent, et choisissez un Confesseur qui ait assez de science et de sagesse pour vous aider de ses lumières, et dans les choses nécessaires à votre conduite spirituelle.

Un ami fidèle, dit la sainte Écriture, est une puissante protection : quiconque en a