Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/52

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CHAPITRE VIII.

Comment l’on peut parvenir à ce second degré de pureté d’âme.


IL faut pour cela se former une vive et forte idée de tout le mal que porte le péché ; afin que par la componction du cœur, elle nous excite à une forte et profonde contrition. Quelque foible que soit la contrition, pourvu qu’elle soit véritable, elle suffit pour purifier notre âme du péché, surtout quand elle est soutenue de la vertu des Sacremens ; mais si elle est véhémente et pénétrante, elle va jusqu’à purifier le cœur de toutes les mauvaises affections qui dépendent du péché. Remarquez ces exemples : si nous ne haïssons un homme que foiblement, il n’y a guère que sa · présence qui nous fasse de la peine, et nous nous contentons de la fuir ; mais si nous le haïssons mortellement et violemment, nous ne nous en tenons pas à cette répugnance de cour, et à cette fuite, l’horreur que nous en avons se répand jusques sur ses alliés, ses parens et ses amis, dont nous ne pouvous souffrir la conversation ; son portrait même nous blesse les yeux et le cœur, et généralement tout ce qui a quelque rapport à lui nous déplait : ainsi quand le pénitent n’est que légèrement touché de la haine de ses péchés, et n’en a