Page:De Sales - Introduction à la vie dévote, Curet, 1810.djvu/59

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je vous oubliois ? qu’aimois-je, quand je ne vous aimois pas ? Hélas ! je devois me nourrir de la vérité, et je me remplissois de la vanité : esclave que j’étois du monde, je le servois, lui qui n’a été fait que pour me servir à vous connoître et à vous glorifier.

2. Détestez la vie passée. Je vous renonce donc, et je vous abhorre, fausses maximes, vaines pensées, inutiles réflexions, souvenir détestable ; je vous déteste amitiés infidèles et criminelles, vains attachemens du monde, services perdus, misérables complaisances, fausse générosité, qui, pour faire du bien aux autres, ne m’avez rien produit qu’une grande ingratitude envers Dieu : je vous déteste de toute mon âme.

3. Convertissez-vous à Dieu. Et vous, ô mon Dieu ! ô mon Sauveur ! vous serez dorénavant l’unique objet de mes pensées ; je n’aurai jamais d’attention à rien qui puisse vous déplaire ; ma mémoire se remplira tous les jours de la grandeur et de la douceur de votre bonté envers moi ; vous serez les délices de mon cœur et la suavité de tout mon intérieur.

Ah ! c’en est fait : tels et tels amusemens auxquels je m’appliquois, tels et tels vains exercices qui occupoient tout mon temps, telles et telles effections qui engageoient mon cœur, tout cela ne sera plus qu’un objet d’horreur pour moi ; et pour