Page:De Saumery - Les délices du Pais de Liége, Tome I, 1738.djvu/7

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le Heroïſme de pluſieurs des Anciens, qui ont ocupé les places que vous rempliſſez ſelon les deſirs de vos Citoiens, n’oubliera pas de ſe charger de la ſageſſe & de la douceur de votre adminiſtration, & la Renommée prend déjà le ſoin de la tranſmettre à la poſtérité. Elle admirera autant les circonſtances de votre tranquile Gouvernement, que nous fremiſſons des troubles qui ont agité vos Aïeux dans la pénible carriére qu’ils ont fourni avec tant de gloire.

Permettez-moi, Meſſieurs, de vous rapeller ces hauts faits, en mettant ſous vos yeux & ſous vos auſpices, cet Ouvrage qui vous revient de droit. Vous y trouverez leurs vertus, en des caractéres inéfaçables, & vous y verrez les vôtres, comme dans une ſource, où vous en avez puiſé les motifs. Les ſentiers épineux qu’ils ont défriché pour vous les fraier, ont des traces ſi noblement marquées, que continuant de les ſuivre à grands pas, vous ne pouvez qu’arriver au periode de l’immortalité.

Un Corps dont les Membres ſont choiſis au gré de la Republique ; un Sénat auſſi ſagement formé que le vôtre, ne peut certainement chanceler ni faire de faux pas. Ornés de toutes les vertus politiques que des motifs épurés rendent chrétiennes, les laiſſeriez-vous ralentir ſur le bonheur de votre Ville, ſous les yeux d’un Auguſte Prince, qui préferant la qualité de Pere à tous les titres éminens, ne néglige rien pour l’établir avec ſolidité ? Pourriez-vous admirer les aimables vertus dont il marque ſon paiſible Regne, ſans contribuer de vos rares talens à l’harmonie qui doit regner dans un État tranquile & floriſſant ?