Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/169

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Mais pendant qu’en secret luy-mesme se conseille,
L’occasion eschape, et la belle s’esveille.
Alors d’autre façon exprimant ses desirs,
Il luy despeint sa gloire ainsi que ses plaisirs :
Et la belle à son tour, pour le combler de joye,
Le voit avec douceur, et souffre qu’il la voye.
Il tache d’exprimer ses tendres sentimens :
De monstrer son amour par ses contentemens :
De mettre dans ses yeux ce qu’il sent dans son ame :
Et de faire esclater son transport et sa flâme.
La feinte Amalasonthe, adroite au dernier point,
Luy laisse deviner ce qu’elle ne dit point :
Et par certains regards dont la douceur le touche,
Elle en dit plus des yeux que non pas de la bouche :
Elle veut qu’il l’entende, il l’entend en effet :
Et vous sçaurez bien-tost si son heur est parfait.