Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/250

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Et luy descouvrira, mesme facilement,
Qu’un fantôme d’optique est sans enchantement.
L’autre me monstrera le globe de la terre ;
Les fleuves qu’on y voit ; et la mer qui l’enserre.
Celuy-cy par des corps, plus gros, ou plus menus,
M’aprendra de son art les secrets inconnus :
Me fera croire loin une chose prochaine ;
Et trompera mes yeux par sa regle certaine :
Et le dernier enfin, à ces yeux esbahis,
Dans un espace estroit mettra tout un païs.
Icy l’on voit, seigneur, et la geomancie ;
Et l’art d’Arthemidore ; et la chyromancie ;
L’une par son triangle à son cercle enlacé,
Pretend voir l’advenir comme on voit le passé :
L’autre du songe obscur tire une claire image,
Et sur ces visions fonde un juste presage :
Et l’autre s’attachant aux lignes de nos mains,
Croit en pouvoir tirer des indices certains,
Et du temperament ; et de nos avantures ;
Penetrant par cét art dans les choses futures.
Aupres de ces derniers sont encor ces autheurs,
Qui de tous ces devins sont veus les moins menteurs :
Ceux, dis-je, qui de l’air, et des traits du visage,
Par une longue estude, et par un long usage,
Tachent de descouvrir nos inclinations,
Et nos prosperitez, et nos afflictions.
Enfin pour achever, on voit en cette place,
Dans le nombre excellent des livres que