Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/294

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Et voyant que la mort ne se peut éviter,
Pour l’avoir honnorable il le vient affronter.
D’un grand et dernier coup il attaque sa teste :
Mais son large bouclier repousse la tempeste :
Et d’un coup bien plus grand finissant le combat,
Le sabre d’Alaric, le foudroye, et l’abat.
Il obtient ce qu’il cherche ; et la main glorieuse,
D’un heros invincible en est victorieuse :
Il tombe ; et ce heros triomphant par sa mort,
S’eslance haut en l’air, et saute dans son bord.
Tout fuit au mesme instant, de la proüe à la poupe :
Il y voit à ses pieds cette craintive troupe :
Sans armes, sans courage, et sans pouvoir courir,
Qui meurt, ou peu s’en faut, de la peur de mourir.
Tout le suit ; tout l’imite ; et par cette vaillance,
La moitié des vaisseaux tombe sous sa puissance :
Et l’autre se servant de l’ombre de la nuit,
Se desrobe au vainqueur, rame, part, et s’enfuit.