Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/432

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De Gustave Le Grand, les merveilleux exploits,
Effaceront un jour l’honneur de tous les rois.
Ce Phœnix glorieux qui viendra de ta cendre,
Passera de bien loin les hauts faits d’Alexandre :
Et lors que le destin le mettra sur les rangs,
Il destruira le bruit de tous les conquerans.
Je le voy, je le voy, d’une course subite,
Passer du fier Danois au plus fier Moscovite :
Contre les Polonnois faire divers combats ;
Les attaquer, les battre, et signaler son bras.
Je voy plus d’une reyne, et confuse, et jalouse,
Par le choix qu’il fera de son illustre espouse :
Du sang de Brandebourg la sage Eleonor,
Tirera des bontez dignes du siecle d’or :
Le monde luy devra le plus beau de sa gloire ;
L’objet de l’univers ; l’ornement de l’histoire ;
La vertu triomphante, et le vice abattu,
Et le vivant portrait de la haute vertu.
Invincible Alaric, je parle de Christine,
Fille d’un grand esclat, que le ciel luy destine :
Princesse incomparable en rares qualitez,
Et le plus haut degré de tes felicitez.
D’un prince palatin j’aperçoy la naissance ;
J’aperçoy sa conduite esgale à sa puissance ;
Et je voy de ses fils le courage et la foy,
Servir utilement la fille de ce roy ;
Signaler leur merite ; acquerir de l’estime ;
Faire briller leurs noms d’un esclat legitime ;
Et par mille vertus esgales