Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/29

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C'est moi qui me dois plaindre, aimant une beauté,

Qui n'a pour mon amour, que de la cruauté,

Du mépris, de l'orgueil, et de qui l'âme altière,

Ne considère point qu'elle est ma prisonnière, [480]

Et qu'un cœur qui peut tout, et qu'un cœur irrité,

Peut enfin se porter à toute extrémité.

Aspar

Vous avez bien connu par votre expérience,

Que son orgueil provient de votre patience :

Vous avez trop souffert, son mépris insolent ; [485]

Et le feu de l'amour n'a paru que trop lent :

Qu'un sujet amoureux, souffre cette contrainte ;

Qu'il adore en tremblant, qu'il n'agisse qu'en crainte ;

Mais il faut qu'un monarque en recevant la loi

D'un Neil impérieux, face l'amour en roi. [490]

Olicharsis

Mais il faut qu'un monarque, en l'état où nous sommes,

Soit plus sage en effet que le commun des hommes ;

Qu'il règne sur soi-même, en régnant sur autrui ;

Et qu'il prenne la loi, qu'on doit prendre de lui.

Genseric

Mais il faut donc qu'un roi se résolue à sa perte. [495]

Mais il faut donc tenir ma sépulture ouverte ;