patates, carottes, navets, citrouilles, panais, melons, pommes et pêches furent placés devant les députés indiens ; ils y firent grandement honneur. La chose avait été concertée afin de leur donner le goût du travail par le goût des légumes.
Un des principaux députés, la Tête-d’aigle, me dit : « Aujourd’hui, Père, nous comprenons tes paroles. Tu nous as dit dans le camp que les buffles disparaîtraient de notre territoire, au bout de quelques années ; que nous avions à prendre des mesures contre la disette ; qu’alors du sein de la terre nous pourrions arracher la nourriture et l’entretien pour tous nos enfants. Lorsque tu nous parlais alors, nos oreilles étaient encore fermées ; aujourd’hui elles sont ouvertes, car nous avons mangé les productions de la terre… Nous voyons ici un peuple heureux, bien pourvu d’aliments et bien habillé. Nous espérons que Notre Grand-Père (l’évêque) aura pitié de nous et de nos enfants. Nous serons contents d’avoir des Robes noires parmi nous, et nous écouterons volontiers leur parole. » Le jour suivant était un dimanche. Tous assistèrent à la grand’messe. L’église se trouva remplie ; le chœur, composé de métis et d’indiens, chanta admirablement le Gloria, le Credo, et plusieurs cantiques. Le R. P. Gailland[1] fit en
- ↑ Le R. P. Maurice Gailland, S. J. se trouve aujourd’hui encore au milieu des Potowatomies, continuant avec zèle l’œuvre de civilisation chrétienne entreprise par ses devanciers. (Note de la présente édition.)