Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/214

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et à mesure que les orthoptères se trouvent assez rôtis, les pauvres Soshocos s’en régalent jusqu’à ce qu’il n’en reste plus un seul.

Ils passent ainsi d’un endroit à un autre. Quelquefois ils rencontrent quelques lapins et des coqs de bruyère, mais rarement un chevreuil ou d’autres animaux.

La différence de condition entre l’Indien des plaines et le Soshoco est vraiment frappante, mais celui-ci, tout pauvre et misérable qu’il est, reste très-attaché au sol natal, comme les Hottentots.

Je quitterai bientôt Cincinnati pour me rendre à Louisville dans le Kentucky et ensuite à Saint-Louis. Si le temps me le permet, je continuerai de vous communiquer les notes de mon carnet indien, d’après le désir que vous m’en avez exprimé. Je pourrai vous donner entre autres choses la relation d’une expédition de paix, envoyée de la part de la nation des Corbeaux vers les Pieds-Noirs. J’ai recueilli les faits sur les lieux mêmes et je vous en exposerai les détails curieux aussi fidèlement que je le pourrai.

C’est dans les idées religieuses et superstitieuses des sauvages, dans les expéditions de chasse et de guerre qu’on découvre le mieux leur caractère et leurs mœurs.

Agréez, etc.

P. J. De Smet, S. J.