Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/296

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de les admettre plus tard comme parties distinctes de la confédération des États-Unis. Le 25 novembre dernier, Harkins, chef parmi les Choctaws, adressa un discours à sa nation, sur cette matière. Entre autres choses il leur dit : — «  Je vous le demande, qu’allons-nous devenir si nous rejetons la proposition du sénateur Johnson  ? Pouvons-nous espérer de rester éternellement un peuple à part  ? La chose n’est pas possible. Le temps doit arriver, oui, le terme s’approche où nous serons engloutis. Et cela malgré nos droits et nos justes réclamations  ! Je parle avec assurance. C’est déjà un fait accompli : nos jours de paix et de bonheur sont passés  ! Aucune opposition de notre part ne pourrait arrêter la marche des États-Unis vers la grandeur et la puissance, ni empêcher l’occupation par les étrangers du vaste continent américain. Nous n’avons ni pouvoir, ni influence sur le gouvernement : il nous regarde comme de petits enfants, comme des pupilles placés sous sa tutelle et sa protection  ; il fait de nous comme bon lui semble. Les Choctaws peuvent-ils changer cet état de choses  ? — Si le désir de vivre n’est point éteint dans nos cœurs, si nous voulons conserver parmi nous les droits d’une tribu, un seul moyen nous reste : c’est de civiliser et d’instruire la jeunesse, promptement et efficacement. Le jour de la fraternité est arrivé. Nous devons agir ensemble et d’un commun accord. Considérons attentivement notre situation critique et la voie qui nous reste à