Page:De Smet - Lettres choisies,1875.djvu/329

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les échos augmentent le volume et adoucissent l’harmonie des sons. Le silence sublime de ces lieux, la lueur des torches reflétée dans les eaux souterraines, le battement en mesure des rames, l’idée d’un monde suspendu au-dessus de votre tête et si différent de celui où l’on est, tout produit sur l’âme une impression qu’on ne saurait décrire.

En retournant vers l’entrée de la caverne si on la visite en été, on ressent un effet semblable à celui que cause un voyage par mer quand on approche du port : quoiqu’on n’ait passé sous terre que la plus grande partie d’un seul jour, on respire de loin l’odeur des fleurs et des plantes. Les impressions produites par ces merveilles souterraines sont si profondes, que la vue de la verdure des champs, les brillants rayons du soleil, le plumage varié des oiseaux qui chantent sur les arbres, font croire que l’on entre dans un monde nouveau. Retournons au collège de Saint-Joseph. Bardstown, où il se trouve, fut le premier siège épiscopal érigé à l’ouest des monts Alleghanys. C’est de là que Mgr  Flaget, le premier évêque, gouverna son immense diocèse avec un zèle si admirable. Aujourd’hui que le siège a été transféré à Louisville, la cathédrale de Bardstown appartient au collège et est devenue une église paroissiale. Le collège[1] a environ deux cents élèves, pour la plu-

  1. Depuis plusieurs années, le collège de Bardstown n’existe plus.