dies de Voltaire, Zaïre et Tancrède, sont fondées sur des mésentendus ; mais comment ne pas avoir recours aux moyens de l’intrigue, quand les développements sont censés avoir lieu dans un espace aussi court ! L’art dramatique est alors un tour de force, et pour faire passer les plus grands événements à travers tant de gênes, il faut une dextérité semblable à celle des charlatans qui escamotent aux regards des spectateurs les objets qu’ils leur présentent.
Les sujets historiques se prêtent encore moins que les sujets d’invention aux conditions imposées à nos écrivains : l’étiquette tragique qui est de rigueur sur notre théâtre s’oppose souvent aux beautés nouvelles dont les pièces tirées de l’histoire moderne seroient susceptibles.
Il y a dans les mœurs chevaleresques une simplicité de langage, une naïveté de sentiment pleine de charme ; mais ni ce charme, ni le pathétique qui résulte du contraste des circonstances communes et des impressions fortes ne peut être admis dans nos tragédies : elles exigent des situations royales en tout, et néanmoins l’intérêt pittoresque du moyen âge tient à toute cette diversité de scènes et de caractères, dont