quants et spirituels au développement de ces divers personnages ; mais leurs relations ensemble ne sont pas assez vives pour exciter une forte émotion.
À la fin de la pièce on découvre que le Templier et la fille adoptée par le juif sont frère et sœur, et que le sultan est leur oncle. L’intention de l’auteur a visiblement été de donner dans sa famille dramatique l’exemple d’une fraternité religieuse plus étendue. Le but philosophique vers lequel tend toute la pièce en diminue l’intérêt au théâtre ; il est presque impossible qu’il n’y ait pas une certaine froideur dans un drame qui a pour objet de développer une idée générale, quelque belle qu’elle soit : cela tient de l’apologue, et l’on diroit que les personnages ne sont pas là pour leur compte, mais pour servir à l’avancement des lumières. Sans doute il n’y a pas de fiction, il n’y a pas même d’événement réel dont on ne puisse tirer une pensée ; mais il faut que ce soit l’événement qui amène la réflexion, et non pas la réflexion qui fasse inventer l’événement : l’imagination dans les beaux-arts doit toujours agir la première.
Il a paru depuis Lessing un nombre infini de drames en Allemagne ; maintenant on commence