Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 2, 1814.djvu/70

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
52
LA LITTÉRATURE ET LES ARTS

vage reparoît, et les restes de la civilisation errent comme un vaisseau brisé sur les vagues agitées.

Le Camp de Walstein est une ingénieuse introduction aux deux autres pièces ; il pénètre d’admiration pour le général dont les soldats parlent sans cesse, dans leurs jeux comme dans leurs périls : et quand la tragédie commence, on conserve l’impression du prologue qui l’a précédée, comme si l’on avoit été témoin de l’histoire que la poésie doit embellir.

La seconde des pièces, intitulée les Piccolomini, contient les discordes qui s’élèvent entre l’empereur et son général, entre le général et ses compagnons d’armes, lorsque le chef de l’armée veut substituer son ambition personnelle à l’autorité qu’il représente, ainsi qu’à la cause qu’il soutient. Walstein combattoit au nom de l’Autriche contre les nations qui vouloient introduire la réformation en Allemagne ; mais, séduit par l’espérance de se créer à lui-même un pouvoir indépendant, il cherche à s’approprier tous les moyens qu’il devoit faire servir au bien public. Les généraux qui s’opposent à ses désirs ne les contrarient point par vertu, mais