Page:De Staël – De l’Allemagne, Tome 3, 1814.djvu/163

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
145
INFLUENCE DE LA NOUVELLE PHILOSOPHIE.

prendre à fond une science sans s’être occupé de toutes. Sir Humphry Davy, maintenant le premier chimiste de l’Angleterre, cultive les lettres avec autant de goût que de succès. La littérature répand des lumières sur les sciences, comme les sciences sur la littérature ; et la connexion qui existe entre tous les objets de la nature doit avoir lieu de même dans les idées de l’homme.

L’universalité des connoissances conduit nécessairement au désir de trouver les lois gérérales de l’ordre physique. Les Allemands descendent de la théorie à l’expérience, tandis que les Français remontent de l’expérience à la théorie. Les Français, en littérature, reprochent aux Allemands de n’avoir que des beautés de détail, et de ne pas s’entendre à la composition d’un ouvrage. Les Allemands reprochent aux Français de ne considérer que les faits particuliers dans les sciences et de ne pas les rallier à un système ; c’est en cela principalement que consiste la différence entre les savants allemands et les savants français.

En effet, s’il étoit possible de découvrir les principes qui régissent cet univers, il vaudroit certainement mieux partir de cette source pour