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DU CULTE DES FRÈRES MORAVES.

fleurs d’aubépine ; les tableaux n’étoient point bannis du temple, et la musique y étoit cultivée comme faisant partie du culte ; on n’y chantoit que des psaumes ; il n’y avoit ni sermon, ni messe, ni raisonnement, ni discussion théologique ; c’étoit le culte de Dieu en esprit et en vérité. Les femmes, toutes en blanc, étoient rangées les unes à côté des autres sans aucune distinction quelconque ; elles sembloient des ombres innocentes qui venoient comparoitre devant le tribunal de la divinité.

Le cimetière des moraves est un jardin dont les allées sont marquées par des pierres funéraires, à côté desquelles on a planté un arbuste à fleurs. Toutes ces pierres sont égales ; aucun de ces arbustes ne s’élève au-dessus de l’autre, et la même épitaphe sert pour tous les morts : Il est né tel jour, et tel autre il est retourné dans sa patrie. Admirable expression pour désigner le terme de notre vie ! Les anciens disoient, Il a vécu, et jetoient ainsi un voile sur la tombe pour en dérober l’idée. Les chrétiens placent au-dessus d’elle l’étoile de l’espérance.

Le jour de Pâques le service divin se célèbre dans le cimetière qui est placé à côté de l’église, et la résurrection est annoncée au milieu des