Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/183

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
169
SUR LA RÉVOLUTION FRANÇOISE

pu obtenir, même momentanément, son édit de paix que d’une convocation à Saint-Germain, en 1562, dans laquelle, par un grand hasard, le clergé ne se trouva pas.

Les assemblées des notables, appelées par les rois, votèrent presque toutes par tête ; et le parlement, qui avoit d’abord consenti, en 1558, à faire un quatrième ordre à part, demanda, en 1626, qu’on délibérât par tête dans une assemblée de notables, parce qu’il ne vouloit pas être distingué de la noblesse. Les variations infinies qu’on retrouve dans tous les usages de la monarchie françoise, se font remarquer dans la composition des états généraux, encore plus que dans toute autre institution politique. Si l’on vouloit s’acharner sur le passé pour en faire l’immuable loi du présent, bien que ce passé ait été fondé lui-même sur l’altération d’un autre passé ; si on le voulait, dis-je, on se perdroit dans des discussions interminables. Revenons donc à ce qui ne peut se nier : les circonstances dont nous avons été les témoins.

L’archevêque de Sens, agissant au nom du roi, invita tous les écrivains de France à faire connaître leur opinion sur le mode de convocation des états généraux. S’il avoit existé