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Page:De Staël – La Révolution française, Tome I.djvu/30

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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE II.

Considérations sur l’histoire de France.

LES hommes ne savent guère que l’histoire de leur temps ; et l’on dirait, en lisant les déclamations de nos jours, que les huit siècles de la monarchie qui ont précédé la révolution françoise, n’ont été que des temps tranquilles, et que la nation étoit alors sur des roses. On oublie les templiers brûlés sous Philippe-le-Bel ; les triomphes des Anglois sous les Valois ; la guerre de la Jacquerie ; les assassinats du duc d’Orléans et du duc de Bourgogne ; les cruautés perfides de Louis XI ; les protestans françois condamnés a d’affreux supplices sous François Ier, pendant qu’il s’allioit lui-même aux protestans d’Allemagne ; les horreurs de la ligue surpassées toutes encore par le massacre de la Saint-Barthélemi ; les conspirations contre Henri IV, et son assassinat, œuvre effroyable des ligueurs ; les échafauds arbitraires élevés par le cardinal de Richelieu ; les dragonnades, la révocation de l’édit de Nantes, l’expulsion des protestans et la guerre des Cévennes, sous