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CONSIDÉRATIONS

CHAPITRE V.

Des plans de M. Necker relativement aux finances.


LES principes que M. Necker avoit adoptés dans la direction des finances, sont d’une telle simplicité que leur théorie est à la portée de tout le monde, bien que l’application en soit très-difficile. On peut dire aux ministres d’état soyez justes et fermes comme aux écrivains soyez ingénieux et profonds ; ces conseils sont très-clairs, mais les qualités qui permettent de les suivre sont fort rares.

M. Necker pensoit que l’économie et la publicité qui est la garantie de la fidélité dans les engagemens sont les hases de l’ordre et du crédit dans un grand empire ; et de même que, dans sa manière de voir, la morale publique ne devoit pas différer de la morale privée, il croyoit aussi que la fortune de l’état pouvoit, à beaucoup d’égards, se conduire par les mêmes règles que celle de chaque famille. Mettre les recettes de niveau avec les dépenses, arriver à ce niveau plutôt par le retranchement des dé-