CHAPITRE XVI.
De la déclaration des droits proclamée par la chambre des
représentans, le 5 juillet 1815.
BONAPARTE a signé sa seconde abdication le 22 juin 1815, et le 8 du mois suivant les troupes étrangères sont entrées dans la capitale. Pendant cet intervalle bien court, les partisans de Napoléon ont absorbé beaucoup de temps précieux à vouloir, contre le vœu national, assurer la couronne à son fils. La chambre des représentans, d’ailleurs, renfermoit dans son sein beaucoup d’hommes qui n’auroient sûrement pas été élus sans l’influence de l’esprit de parti : néanmoins il suffisoit que, pour la première fois, depuis quinze ans, six cents François, choisis d’une manière quelconque par le peuple, fussent réunis et délibérassent en public, pour qu’on vît reparoître l’esprit de liberté et le talent de la parole. Des hommes, tout-à-fait nouveaux dans la carrière politique ont improvisé, à la tribune avec une supériorité remarquable ; d’autres, qu’on n’avoit pas entendus pendant le règne de Bonaparte, ont retrouvé leur ancienne