de mort violente ; des assassinats judiciaires en plus grand nombre que dans tous les autres états de l’Europe, et je ne sais quoi de dur et de factieux, qui n’annonçoit guère les vertus publiques et privées dont l’Angleterre donne l’exemple depuis un siècle. Sans doute, on ne sauroit tenir un compte ouvert des vices et des vertus des deux nations ; mais, en étudiant l’histoire d’Angleterre, on ne commence à voir le caractère des Anglois tel qu’il s’élève progressivement à nos yeux, depuis la fondation de la liberté, que dans quelques hommes, pendant la révolution et sous la restauration. L’époque du retour des Stuarts et les changemens opérés à leur expulsion offrent encore de nouvelles preuves de l’influence toute-puissante des nations. Charles II et Jacques II régnèrent, l’un arbitrairement, l’autre tyranniquement ; et les mêmes injustices qui avoient souillé l’histoire d’Angleterre dans les temps anciens, se renouvelèrent à une époque où cependant les lumières avoient fait de très-grands progrès. Mais le despotisme produit partout et en tout temps à peu près les mêmes résultats ; il ramène les ténèbres au milieu du jour. Les plus nobles amis de la liberté, Russel et Sidney, périrent
Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/185
Apparence
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
CONSIDÉRATIONS