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Page:De Staël – La Révolution française, Tome III.djvu/235

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CONSIDÉRATIONS

sept à huit mille livres sterling, qui ne tenoient pas même d’une façon immédiate à la politique, seulement parce qu’ils avoient des liens d’opinion avec les amis de Fox. Si quelqu’un refusoit chez nous une place de huit mille louis d’appointemens, en vérité, sa famille se croiroit en droit de le faire interdire juridiquement.

L’existence d’un parti ministériel et d’un parti de l’opposition, quoiqu’elle ne puisse pas être prescrite par la loi, est un appui essentiel de la liberté, fondé sur la nature des choses. Dans tout pays où vous verrez une assemblée d’hommes constamment d’accord, soyez sûr qu’il y a despotisme, ou que le despotisme sera le résultat de l’unanimité, s’il n’en est pas la cause. Or, comme le pouvoir et les grâces dont il dispose ont de l’attrait pour les hommes, la liberté ne sauroit exister qu’avec cette fidélité de parti qui met, pour ainsi dire, une discipline d’honneur dans les rangs des députés enrôlés sous diverses bannières.

Mais, si les opinions sont décidées d’avance, comment la vérité et l’éloquence peuvent-elles agir sur l’assemblée ? Comment la majorité peut-elle changer, quand les circonstances l’exige-