mêmes partout. La forme républicaine ou monarchique est commandée par l’étendue et la situation de l’état ; mais il y a toujours trois élémens donnés par la nature : la délibération, l’exécution et la conservation de ces trois élémens sont nécessaires pour garantir aux citoyens leur liberté, leur fortune, le développement paisible de leurs facultés, et les récompenses dues à leur travail. Quel est le peuple à qui de tels droits ne soient pas nécessaires, et par quels autres principes que par ceux de l’Angleterre peut-on en obtenir la jouissance durable ? Tous les défauts mêmes qu’on se ploît à attribuer aux François peuvent-ils servir de prétexte pour leur refuser de tels droits ? En vérité, quand les François seroient des enfans mutinés, comme leurs grands parens de l’Europe le prétendent, je conseillerais d’autant plus de leur donner une constitution qui fut à leurs yeux la garantie de l’équité dans ceux qui les gouvernent ; car les enfans mutinés, quand ils sont en si grand nombre, peuvent plus facilement être corrigés par la raison que comprimés par la force.
Il faudra du temps en France, avant de pouvoir créer une aristocratie patriotique ; car, la révolution ayant été dirigée plus encore contre les priviléges des nobles que contre l’autorité